Samedi le 20 avril 2024

Déontologie

Le code de déontologie de Champs Libres est principalement basé sur le nouveau guide de déontologie de la Fédération Professionnelle des Journalistes du Québec (FPJQ) que l’on peut consulter ici.

Une version simplifiée de la National Press Photographer Associatiton (NPPA) sert aussi de structure.

Étant un cours de photographie professionnelle, j’applique ce code d’une façon très sévère et restrictive afin de préparer l’étudiant aux dérives du marché du travail et des pressions qui s’appliqueront sur le photographe dans un contexte où la nouvelle devient de plus en plus compétitive, où la primeur fait souvent place à la rigueur et où le spectaculaire et l’esthétisme est valorisé.

Il en résultera peut-être un média drabe et sans saveur, mais, en tant qu’éditeur, je m’efforcerai de faire respecter et faire comprendre la fonction du photographe d’actualité qui se doit d’être un témoin fidèle d’une situation.

Croyant personnellement que le futur du photojournalisme de qualité réside dans la crédibilité et que cette crédibilité a été érodée ces dernières décennies, j’insisterai sur le respect de cette rigueur photojournalistique espérant faire de ces étudiants de meilleurs « rapporteurs » de vérité, tout en étant conscient que la vérité est un concept relatif.

La C.T.V. (Convention Tacite de Vérité) de Champs Libres

Chaque média entretient avec son lecteur/public une certaine convention tacite de vérité. Un média de divertissement ou de satire n’aura pas la même convention qu’un quotidien de nouvelles de dernières minutes.

Ce que nous considérons important et primordial chez Champs Libres, est de ne pas trahir cette convention et de ne pas en explorer les frontières. Il peut être tentant, afin de créer un effet ou d’avoir un impact particulier, de se s’approcher de la frontière des genres et d’utiliser, par exemple, le style reportage afin de faire une publicité dissimulée ou encore d’utiliser le style paparazzi afin de véhiculer le sentiment d’une exclusivité inédite. Champs Libres se tiendra loin de ce conflit des genres et tentera de créer un lien clair et franc entre son public et les collaborateurs.

C’est pour ces raisons que cette convention tacite est ici énoncée en un Engagement de fidélité.

Nous définissons cet Engagement de fidélité de la façon suivante:

Champs Libres et ses collaborateurs s’engagent, à partir de l’édition 2011, de traduire la nouvelle le plus fidèlement possible dans le but de permettre aux lecteurs de comprendre les faits comme s’ils avaient été sur place.

C’est cette fonction de témoin et rapporteur qui sera privilégiée. Ainsi, nous favoriserons l’interprétation à l’opinion. Nous éviterons les mises en scène, à moins qu’elles soient implicites et évidentes pour le lecteur. Nous n’autoriserons pas les manipulations électroniques qui ne rendent pas justice à ce que le photographe ou ce que le lecteur aurait vu par le viseur du photographe. C’est à dire, uniquement des corrections mineures des couleurs causées par les éclairages et le recadrage au besoin.

Les collaborateurs éviteront d’altérer la nature des événements documentés par leur présence ou comportement. L’usage du flash n’aura lieu que quand c’est l’ultime ressort afin d’obtenir une image ou quand le contexte est tacitement artificiel comme, par exemple, un tapis rouge.

En ces temps où l’information et la désinformation font trop souvent bon ménage, il est plus qu’impératif, en particulier dans un milieu de formation, d’adopter une ligne de conduite rigoureuse.

Martin Benoit, enseignant et éditeur de Champs Libres